Chronique d’un recueil de 13 nouvelles noires, publié en 2020 par Juliana Lyn.
Blessés, 4e de couverture :
Une vieille dame peut-elle encore envisager librement son avenir ? Les prisons sont-elles toujours faites de murs ? La famille est-elle forcément un cocon douillet et sûr ? Peut-on se fier à nos perceptions pour nous rendre fidèlement compte de la réalité ? Autant de questionnements illustrés au fil des pages de ce recueil, dont les personnages traversent des épreuves tragiques, avec leurs forces et leurs failles. Et s’en relèvent… parfois. Découvrez leurs histoires émouvantes, leurs luttes et leurs révoltes.
Chronique sur : Blessés
Plus que des nouvelles, Blessés est un recueil de portraits entre résilience et fatalité.
J’aime qu’on fasse une lecture lucide des sentiments humains.
L’auteur a bien compris l’étendue des paradoxes qui peut les saisir, ainsi que les mécanismes de défense mentale poussant ses personnages à des comportements extrêmes ou absurdes pour qui n’est pas dans leur tête et n’a pas vécu ce qu’ils ont vécu. Connaître l’histoire et les états d’âme des personnages permet d’entrer en empathie avec eux, quoi qu’ils aient commis ou subi. Il en résulte des textes profondément humains, qui laissent le lecteur seul juge de la situation.
Qui connaît la thèse de Lise Bourreau, et des 5 blessures affectives, ne pourra s’empêcher d’y voir, dans ce recueil, la démonstration de certaines d’entre elles. Trahison, abandon, injustice sont de mise.
Le livre se lit vite et bien, car l’écriture est efficace et soignée. Quelques fins tombent un peu à plat à mon goût, mais la plupart surprennent comme il se doit.
J’apprécie le fait que les histoires ne soient pas seulement noires, et qu’il y ait, ici et là, quelques touches de douceur et d’espoir. Ainsi on en ressort secoué, mais sans avoir le moral plombé. L’humeur générale est à une forme de mélancolie douce-amère, de ce que j’aurais envie de qualifier de « fatalisme serein » puisque, lorsque le lecteur arrive, les blessures sont en général déjà installées, il n’y a donc plus moyen de les éviter, simplement à en observer les conséquences.